Le nectar du Lario

A enrichir la longue liste des vins italiens, après 200 ans renaît le nectar du Lario. Le pari d’un groupe de producteurs locaux porte ses fruits. C’est qu’au début du XIXe siècle la culture des vignes fut remplacée par celle du mûrier pour l’élevage des vers à soie, faisant disparaître le vin du Lario. Mais vers 2005, le courage et la passion des agriculteurs ont permis de retrouver l’ancienne tradition viticole locale et grâce à un microclimat unique, les cépages autochtones ont recommencé à germer. Le mésoclimat alpin est caractérisé par d’importantes variations thermiques entre la nuit et le jour qui déterminent une excellente concentration de substances aromatiques dans l’écorce des raisins. C’est justement la difficulté de cultiver des raisins dans un territoire avec de fortes amplitudes thermiques, mais atténuées par le lac, qui donne aux vins du Lac de Côme une saveur spéciale si bien qu’en 2008, la marque IGT (indication géographique typique) a été reconnue. Une production certainement de niche qui embrasse les provinces de Côme et de Lecco et qui comprend des vins autochtones comme le Sorsasso – blanc, rouge et rosé – même si ce sont justement les vins blancs, comme le Domasino, qui ont reçu plus de récompenses.

Les vins du Lac de Côme

En observant aujourd’hui les pentes boisées qui bordent le lac de Côme, il semble presque invraisemblable que depuis le temps des Romains jusqu’au XIXe siècle la vigne soit la culture la plus répandue sur le lac, de la ville de Côme jusqu’au nord à l’entrée de la Valtellina, et au sud jusqu’aux confins de la haute plaine lombarde. Et pourtant la vigne s’enracine solidement autour du lac de Côme à l’époque romaine et ce sont en effet les chroniqueurs latins qui sont les premiers à la décrire dans son cadre floristique caractéristique, avec des oliveraies et des vignobles en terrasses qui s’élèvent jusqu’à la lisière des bois, ayant comme fond des montagnes longtemps enneigées. Dans “Le Georgiche” Virgile célèbre le vin rétique. En 1537 l’humaniste Paolo Giovio décrit les terrasses plantées à vignobles dans son livre “Larius”. Le cadastre thérésien du XVIIIe siècle constitue un témoignage fondamental de cette activité et encore les toponymes de certaines localités historiques confirment la vocation de nombreuses zones à la viticulture. De plus, au XIXe siècle la ville de Côme est connue comme zone où se soigner avec une thérapie à base de raisin: Tolstoï en parle après s’être soigné sur les collines de Tavernola … C’est dans ce siècle-là que la Commission Ampélographique dresse une liste des dizaines de cépages présents, utilisés à l’époque pour produire les vins précieux du lac de Côme destinés aux territoires de la zone de Milan.

Les autres vins du Lac de Côme

Le cépage autochtone lariano est le Verdese. Il produit un vin blanc, couleur paille avec des reflets verdâtres, un arôme délicat et sec qui accompagne bien le poisson et des aliments délicats et non intenses. Ce cépage est flanqué de raisins acclimatés au fil du temps comme le Sauvignon Bianco, le Riesling Renano et le Rieslig Italico; pour les rouges, Marzemino et Schiava avec Merlot, Pinot Nero et Rebo (un croisement entre Merlot et Teroldego) comme ajouts d’histoire plus récente. Mais parmi les vins italiens, les vins thypiques comasques depuis le haut Moyen Age proviennent de la Valtellina, tout au nord du lac: l’Inferno, le Sassella, Le Grumello et le Sforzato. La production de vin Inferno se concentre dans une zone restreinte où le raisin Nebbiolo, grâce à une exposition particulière aux rayons du soleil, se charge de saveurs et d’arômes particuliers qui se retrouveront dans le produit final, un vin de rare puissance et complexité. Le vin Sassella est produit dans les zones à l’ouest de la ville de Sondrio, où les cépages de Nebbiolo reposent directement sur la roche, transférant aux fruits des caractéristiques particulières. D’où le nom Sassella qui identifie le territoire pierreux de production. Toujours dans cette zone, où cependant le sol est plus doux, est produit le Grumello. Là où la roche s’est effondrée dans le sable et les cailloux plongent les racines de ce cépage, dans un sol plus doux qui transférera au vin une finesse singulière, l’une de ses principales caractéristiques. Le vin Sforzato doit son nom à la procédure de flétrissement des grains qui précède la vinification. Venez découvrir ma région. Contacts    rasannilla@gmail.com   +39 3391497231