A propos

Je vais vous raconter l’histoire de Violante de Bavière, une fille de la noblesse du XVIIIe siècle. Elle eut un destin très commun pour les femmes de la haute société d’Europe. Elles étaient sans doute privilégiées mais souvent destinées à une vie sans amour, une vie d’honneurs mais de solitude aussi. Violante-Béatrice de Wittelsbach était la plus jeune fille de l’Electeur Ferdinand Bavière et d’Henriette de Savoie. Ayant perdu très tôt ses parents, elle fut élevée à Munich sous la tutelle de son frère aîné et éduquée dans une prestigieuse institution religieuse. C’était d’usage à cette époque pour les filles de l’aristocratie. Violante de Bavière était douée d’un esprit remarquable et d’une grande vivacité. Elle aimait les arts, écrivait des pièces de théâtre, jouait du clavecin et de la flûte, parlait et écrivait parfaitement six langues.

Sa vie

Ainsi la jeune bavaroise, liée à la Maison Impériale et à celle de Savoie, sœur de la Dauphine de France, était un parti très recherché sur la scène politique internationale. Le Grand-duc de Toscane Cosme III l’avait considérée la candidate idéale pour remplir la fonction de Princesse de Florence. Il la maria à son fils aîné Ferdinand. Le Grand Prince était un jeune homme lui aussi doué pour les arts et l’Opéra. Musicien lui même, grand connaisseur de peinture Vénitienne, qui aimait les jeux et les fêtes voir la débauche. Il pensait à tout sauf à se marier. Son père Cosme qui avait fait un mariage désastreux avec Marguerite d’Orléans cousine du roi Soleil, pensait q’une princesse Allemande aurait été plus sérieuse qu’une princesse Française… Finalement, même si à contrecœur, le Prince devait faire son devoir dynastique et donner un héritier.

Et donc

Violante de Bavière arriva en Toscane en 1688, elle avait quinze ans. Pour ne pas perturber les équilibres de la cour florentine, on lui permit de prendre avec elle qu’une dame d’honneur. Les fêtes qui marquèrent son arrivée dans le Grand-duché furent somptueuses, multiples et variées. Elles se déroulèrent dans les grands appartements du Palais Pitti et dans les Jardins de Boboli. Mais la jeune Princesse – bien qu’elle avait fait preuve d’un caractère doux et respectueux loin des extravagances et des caprices de sa belle-mère – se révéla incapable d’intéresser son mari bien-aimé qui, de plus, lui avait transmis une maladie qui la rendit infertile. Leur mariage resta donc sans héritiers.

Pour finir

Après le décès prématuré du Prince, pour Violante de Bavière commença une nouvelle vie. Finalement, son beau-père, lui accorda une confiance totale, lui conféra la gouvernance de la ville de Sienne en 1717. La nouvelle Gouvernante fut accueillie favorablement par la population siennoise. Au cours de son entrée officielle le cortège d’honneur passa par les monuments les plus identitaires de la ville: la Place du Campo, la Cathédrale, la Basilique de S. Maria in Provenzano. Son gouvernement fut emprunté à la modération et à l’équilibre entre les différents pouvoirs, les factions civiques et les Contrade (quartiers) de la ville. On se souvent d’elle surtout pour son Édit, qui établissait en 1729 les précises limites entre le 17 « Républiques » qui composent, encore aujourd’hui, la partition du centre historique et du tissu urbain de Sienne. Dans son testament, cette princesse de la plus haute noblesse avait disposé qu’on prélève son cœur pour le déposer dans le cercueil de l’époux qui ne l’avait jamais aimée. Je vous attends à Sienne pour d’autres histoires

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