La mi mars

Dans les dates de l’Histoire, les ides de mars indiquent le jour de l’assassinat de Jules César. Alors que dans le calendrier romain, les ides correspondent au quinzième jour des mois de mars, de mai, de juillet et d’octobre et au treizième jour des autres mois de l’année. Mais dans le langage courant, l’expression « les  ides de mars » est le synonyme de complot, de trahison, d’intrigue, de conjure, d’assassinat et de coup d’état.  Tandis que dans le calendrier julien, les jours du mois n’étaient pas numérotés progressivement, mais étaient indiqués sur la base de trois dates fixes. D’abord, le premier jour du mois correspondait aux calendes. Ensuite, les ides signifiaient la mi mois. Pour conclure. les nones pouvaient être le cinquième ou le sixième jour. Et à partir de là, par exemple, on comptait le lendemain des calendes ou bien deux jours avant les calendes …

Les ides de Mars 

Aujourd’hui encore, aux ides de mars, à Rome, on laisse des fleurs à l’endroit où le corps de César fut brûlé. D’autres posent une couronne aux pieds de la statue du dictateur. Loin d’être condamné comme un tyran, Julius Caesar semble être célébré comme un martyr. Le 15 mars 44 avant JC, meurt à Rome à l’âge de 56 ans Jules César. La veille, ayant très mal dormi, il décide de louper la séance du Sénat. Mais, il finit par se laisser convaincre par Decimus Brutus et il se rend à la Durie de Pompée. Ce jour-là, la Curia Iulia est en travaux. A peine entré, les conjurés se rapprochent comme pour le saluer. César est massacré par 23 coups de couteaux. Jules César tombe mort aux pieds de la statue de Pompée … un temps son ami.

L’autopsie

Les conjurés veulent jeter le corps du dictateur dans le fleuve Tibre, effacer ses lois, confisquer ses biens. Mais par peur du consul Marc Antoine et de son ami Lépide, rien n’est fait. On charge le médecin Antistione ​d’examiner le cadavre de Jules afin d’établir les causes exactes du décès. C’est une procédure prévue par la Lex Aquilia. Car, il ne suffit pas de dire que quelqu’un est mort à la suite de blessures. Mais il faut spécifier, par un examen attentif fait par des médecins, que la mort est due exclusivement à ​une blessure​ et si possible trouver laquelle​. L’examen a révélé qu’un seul des ​nombreux coups de couteau fut mortel, le deuxième donné dans l’ordre temporel.  

Et pourtant

Nombreux furent les mauvais présages. Mais, César n’était pas supertutieux. »Quelques jours avant sa mort, il sut que les chevaux qu’il avait consacrés aux dieux avant de passer le Rubicon, refusaient de se nourrir et versaient d’abondantes larmes » –  »l’aruspice Spurinna l’avertit, pendant un sacrifice, de prendre garde aux ides de mars » – »La veille des ides de mars, un roitelet qui était venu s’abattre, avec une petite branche de laurier, dans la salle du sénat de Pompée, fut poursuivi et mis en pièces par différents oiseaux sortis d’un bois voisin » –  »la nuit qui précéda le jour du meurtre, il lui sembla, pendant son sommeil, qu’il volait au-dessus des nuages, et qu’il mettait sa main dans celle de Jupiter ». Je vous invite à découvrir la Rome de César.

Le mythe

Dès l’antiquité le mythe de Caius Julius Caesar prend pied, ses origines divines, ses exploits remarquables. Parmi les écrivains on a César lui-même, Nicola Damasceno, Appiano, Cassio Dione, Plutarque, Suétone. Au Moyen Age avec la naissance du Saint Empire Romain le mythe du dictateur reprend. A la Renaissance, les cycles de fresques de Mantegna ou d’Andrea del Sarto, dédiées à Jules César, sont un exemple. La littérature et la musique célèbrent Jules. Il suffit de penser au Jules César de W. Shakespeare. Le personnage explose avec le siècle des lumières et ce qui suit. Il suffit de mentionner Napoléon I. Au, XXe siècle, le mythe se retrouve dans l’idéologie fasciste. Mais c’est le cinéma qui va le consacrer. Au point que plus de cent films le voient comme protagoniste.   

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