A propos

Citoyens et barbares, que voulait dire être romain avoir la citoyenneté. «Civis Romanus sum». C’est ainsi que Cicéron se sentait. Mais que voulait dire être romain, citoyen romain et qui pouvait le devenir? En fait la Rome Impériale était une ville d’immigrants. Alors que les Grecs accordent difficilement la citoyenneté aux étrangers. Seuls les citoyens masculins adultes, descendants d’Athéniens, avaient des droits politiques à Athènes. Même Aristote, qui n’était pas citoyen d’Athènes, n’avait pas de droit à Athènes. Donc être romain ne signifiait pas être citoyen de Rome, ou du Latium, ou d’Italie. En effet, pour les Romains, n’importe qui (ou presque) pouvait devenir citoyen. Un concept apparemment simple, mais révolutionnaire pour l’époque et qui fut un des traits de la force de Rome. 

Depuis sa fondation

Rome a toujours été ouverte aux étrangers. Romulus avait créé sur la colline du Capitole un refuge pour ceux qui fuyaient, un asile pour accueillir ceux qui venaient d’ailleurs. Trois des sept rois de Rome furent des Étrusques. Enée lui même était troyen. Face aux étrangers, les Romains eurent une approche pragmatique se résumant à accueillir les étrangers et en faire des Romains, à commencer par les élites. Ceci dans le but d’uniformiser progressivement tout en gardant intactes les coutumes et les langues locales. En un mot, conduire les vaincus à se transformer volontairement en Romains car être romain était tout de même un privilège. C’était un privilège réservé aux homme libre tout comme chez les grecs, pas aux esclaves.

Le refus d’être romain

En 9 A.C. lors d’une embuscade qui dura trois jours, les trois légions et les unités auxiliaires du Publio Quintilio Varo (envoyées par Auguste pour annexer l’Allemagne) furent massacrées dans la forêt de Teutoburg. Arminius, avait préféré être à la tête d’une tribu germanique plutôt que d’être chevalier romain et peut-être, à l’avenir devenir un sénateur. Arminius et son frère Flavo sont arrivés presque enfant à Rome comme otage. Ils y avaient reçu une instruction, ils y avaient vécu une bonne partie de leur jeunesse dans la capitale de l’Empire. Ils n’étaient plus des barbares.. Quelques années plus tard, Tibère fit des expéditions punitives et reprit plusieurs aigles impériaux des trois légions détruites. Germanicus, fils adoptif de l’empereur, avait conduit les Romains sur le Rhin et pour battre Arminius en détruisant son armée. Juste avant la bataille, les deux frères  s’étaient rencontrent. Séparé par le fleuve, l’un était Flavo, romain.  actif dans les unités auxiliaires romaines, l’autre barbare Arminius.  

D’après Tacite

« […] (Arminio) demande à son frère l’origine d’une cicatrice sur son visage. Ce dernier lui rapporte un lieu et une bataille. Arminius demande quelle compensation il avait reçue. Flavo répond, une augmentation du salaire, le collier, la couronne et d’autres cadeaux militaires, tandis que Arminius se moquait de ces serviteurs de Rome pour ces récompenses insignifiantes et viles reçues […] ils continuent à parler, Flavo vantant la grandeur de Rome, le pouvoir de César, la sévérité contre les vaincus, la clémence envers ceux qui se sont rendus. Même  l’épouse et le fils d’Arminius qui étaient restés à Rome, étaient traités non comme des ennemis. Arminius, pour sa part, rappelait à son frère la religion de la patrie, l’ancienne liberté, les dieux de la nation germanique, la mère des deux […]. Peu à peu, ils s’installèrent,  et rapidement ils se jetèrent les uns contre les autres ».  Tacite, Annales, II, 9-10.  

Pour conclure

Alors que l’empereur Claude en 48 DC proposait au Sénat une loi qui accordait le ius honorum (le droit d’occuper des fonctions politiques) aux citoyens romains de Gallia Comata, certains sénateurs réagissent durement, indignés. Ceci donnait donc la possibilité à ces nouveaux citoyens de pouvoir un jour accéder au Sénat même. Quelques années auparavant, Jules César avait rencontré les mêmes difficultés. Il avait augmenté le nombre de sénateurs de 600 à 900. Il avait fait élire de nombreux anciens officiers liés à lui, ainsi que des représentants de l’Espagne et de la Gaule. Mais revenons à Claude, qui pour convaincre les réticents, prononça un discours mémorable. Naturellement, la loi de Claude fut adoptée. Donc les étrangers étaient les bienvenus à condition de se sentir et d’être romain.  

D’après Tacite

«Certains de mes ancêtres (c’est Claude qui parle) étaient originaires de la Sabina. Ils se virent conférer à la fois la citoyenneté romaine et le patriciat. La Gens Iulia (encore sa famille) venaient d’Alba, les Coruncanii de Camerio , le Porcii da Tuscolo et, pour ne pas remonter à des temps plus anciens, certains étaient des hommes d’Étrurie, de Lucanie et de toute l’Italie. Ils auront tous accès au Sénat […] À quelle autre raison doit-on la ruine des Spartiates et des Athéniens, sinon au fait que, bien qu’ils aient prévalu avec les armes, qu’ils considéraient les vaincus comme des étrangers? Notre fondateur Romulus, par contre, était si sage qu’il avait dû considérer plusieurs peuples le même jour d’abord comme des ennemis et immédiatement après comme des concitoyens. Les étrangers avec nous ont obtenu le royaume […] O pères conscrits, toutes les choses que l’on croit très anciennes étaient autrefois nouvelles […] Cette résolution qui est la nôtre vieillira aussi, et ce que nous justifions aujourd’hui par d’anciens exemples, sera un jour cité parmi les exemples.  » Tacite, Annales, XI, 24. Pour en savoir plus   visitez la Rome antique

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