David et Goliath
Introduction
L’histoire de David et Goliath est racontée dans le deuxième livre de Samuel et dans le premier livre des rois ainsi que dans le premier livre des chroniques. Dans l’épisode biblique on parle du géant philistin qui terrifiait les Juifs en les défiant en duel et d’un frêle adolescent d’humbles origines qui osa relever le défit. Goliath, en voyant son adversaire, se moqua de lui. Mais David, malgré la disparité de force n’eut pas peur de l’affrontement. En fait, il frappa Goliath d’un caillou lancé par sa fronde et le tua d’un coup. Ensuite le jeune montra la tête coupée de Goliath à l’armée des philistins qui, paniqués, s’enfuirent, en laissant le peuple juif libre de toutes menaces.
Le Tableau
L’histoire de David et Goliath offre à Caravage l’occasion pour peindre une scène de décapitation. C’était un thème cher à toute l’iconographie du XVIIe siècle, mais chez Caravage ça devient une obsession vu le nombres de tableaux réalisés sur ce sujet. Il suffit de citer Salomé et la tête du Baptiste, Judith et Holopherne, la décapitation de saint Jean qui se trouve à Malte. Probablement tout ceci fut du au fait que suite à un duel meurtrier, Caravage avait tué un adversaire dont la puissante famille l’avait traîné au tribunal. L’artiste avait été condamné à mort. Il aurait du être décapité. Il avait donc fuit Rome.
La Borghese
Dans le tableau de la Galerie Borghese, le visage souffrant du géant semble sortir de l’obscurité infernale. Le regard du visiteur s’attarde sur les détails du visage, comme la bouche grande ouverte fixée dans l’expiration du dernier souffle. Quant au jeune David, il n’a pas l’expression triomphante du David de Michel Ange mais plutôt une expression de compassion pour sa victime. Remarquable ce bras tendu qui porte en avant la tête de Goliath en avant au point qu’elle semble sortir du tableau. Quant à l’épée avec ses reflets métalliques, elle attire l’attention de l’observateur et elle accentue l’effet dramatique de l’ensemble. Peu visible, mais sur la lame on a les lettres « H-AS OS » qu’on a pensé être la marque de fabrique de l’armurier, mais qui probablement ces lettres sont l’acronyme de « Humilitas occidit superbiam », ou « L’humilité tue la fierté » ».
Interprétation
Nombreuses sont les interprétations données au tableau de David et Goliath, mais celle de Sergio Rossi, historien de l’art de l’Université « La Sapienza » de Rome est particulièrement intéressante. À partir d’un inventaire des actifs de « Biella Borghese » datant de 1650, on apprend que l’artiste aurait donné à David les traits de » Caravaggino » ou du jeune Caravaggio ». Autrement dit sur ce tableau on aurait un double portrait de l’artiste. Caravage encore jeune adolescent sous l’apparence du David victorieux et Caravage adulte en tant que du Goliath vaincu. Dans ce cas, la clé d’interprétation du tableau se trouverait dans le contraste Adolescence – Innocence et Maturité -Vice. Caravage serait à la fois la victime et le bourreau de sa propre vie. Tableau à voir à la galerie Borghese à Rome.
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