basilique San Domenico Maggiore
Entre art gothique et musique sacrée
La basilique San Domenico Maggiore est l’une des églises les plus belles et les plus intéressantes du vieux centre de Naples. Elle conserve en son sein de véritables chefs-d’œuvre qui remontent à la période gothique. Charles II d’Anjou, roi de Naples, décide en 1283 de dédier la basilique à Marie-Madeleine, la sainte qu’il vénère et confie le projet à l’architecte Masuccio. II conçoit la basilique San Domenico Maggiore avec trois nefs délimitées par de puissants piliers sur lesquels reposent des arcs ogivaux . De nombreuses chapelles nobles ont été ornées de fresques et décorées dans le style gothique fleuri. Ce style fut importé par des artistes français venus à Naples à la suite des rois angevins, plus exactement venus de Provence.
La puissante famille Brancaccio
occupait la deuxième chapelle à droite de l’entrée. C’était sa propre chapelle et le cardinal Landolfo Brancaccio décida de confier la décoration au peintre romain Pietro Cavallini qui était présent dans la ville au début des années 1300. Les histoires et encore bien conservées, sont celles de la Crucifixion du Christ, de Saint Jean sur le mur de gauche, ainsi que les Histoires des Saints André et Pierre qui sont conservées en partie sur le mur du fond. Tandis qu’à droite on voit les Histoires de la Madeleine, si chères au souverain Angevin. La scène prise représente la grotte où elle se serait retirée pour vivre dans le sud de la France.
Pietro Cavallini
Le chef-d’œuvre de Cavallini montre déjà les liens étroits que le peintre entretenait avec le grand peintre Cimabue. Pietro Cavallini a créé, par un jeu d’ombre et de lumière, une profondeur spatiale qui donne aux personnages un aspect tridimensionnel, anticipant ainsi les innovations artistiques que Giotto développera plus tard. Les fresques sont réalisées en carrés qui montrent différentes scènes où le volume tridimensionnel des sujets représentés est mis en évidence. Un vrai voyage dans le monde gothique.
Pour conclure
Dans la même chapelle, au début des années 1600, est née la soi-disant «neuvaine de Noël», tradition qui est encore préservée aujourd’hui selon laquelle dans les neuf jours précédant Noël, les fidèles doivent assister à des offices religieux pour se préparer la naissance de l’enfant. Cette tradition a ensuite été transmise à tout le monde catholique. Au XVIIIe siècle, la célèbre Ninna Nanna a également été jouée dans la chapelle Brancaccio, écrite par le frère Carmine Giordano, qui est encore jouée aujourd’hui avec de la musique et des chœurs et le chant se perd dans les hauteurs de la magnifique architecture gothique. Ça vaut la peine de s’arrêter pour écouter ces chants anciens pendant la période de Noël tout en admirant les splendides fresques de la basilique San Domenico Maggiore. Je vous attends à Naples
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